lundi 2 février 2009

Nouvelle de jour de pluie

Dans mon quartier, il y a un homme plutôt bien habillé qui doit avoir la cinquantaine. Cette homme est toujours au même endroit, près d'une cabine téléphonique, vers un croisement, à proximité d'une station de métro. Il est debout, le dos un peu courbé, porte un manteau noir et une écharpe marron. Sur son nez est chaussé une paire de lunettes, faisant penser à un instituteur en retraite. On devine, sous son manteau noir, un costume de la même couleur. Ses chaussure bien qu'un peu usé, accentue encore l'étrangeté de ce singulier personnage. Il demande systématiquement la même chose 20, 30 centimes. A chaque fois que je le voit, je repense à cette nouvelle que j'avais lu. Je crois que c'est de Maupassant mais comme le doute subsiste, je ne l'associerai à personne.

Dans cette petite histoire, l'auteur nous fait partager un souvenir de jeunesse. Il raconte qu'un jour de pluie, en sortant de je ne sais plus quel endroit, théâtre, opéra, il pleuvait. Il était avec sa mère et, ne possédant pas de parapluie et n'ayant plus assez d'argent pour un taxi, ils attendaient sous un auvent, que la pluie se calme pour rentrer à pied. A ce moment un homme bien habillé passe avec son parapluie. Et propose un marché un peu étrange. Pour aider la dame il lui vend son parapluie contre quelques pièces. Cependant, le prix est tellement dérisoire, que la mère de l'auteur est suspicieuse. Elle accepte tout de même et considère l'homme comme un gentleman. Mais, par ailleurs le suit accompagné donc de son fils, l'écrivain de la nouvelle.

L'homme marche vite, à cause de la pluie et emprunte plusieurs rue avant de s'engouffrer dans un bar, café. Là, avec l'argent du parapluie vendu il se fait servir un cognac, ou un whisky, le boit, le savoure. Il reste ainsi, quelques minutes avant de repartir. La mère est déjà passablement choqué par le comportement de cet homme. Elle continue tout de même à le suivre et voit après plusieurs minutes de marche, l'homme entrer dans un club réservé de la haute société. Il pénètre donc, et à travers la porte à baie vitrée du club, voit l'homme se saisir d'un parapluie dans le range parapluie et ressortir avec un nouveau parapluie. Le vieil homme repars en quête de personnes à qui vendre ce nouveau parapluie et ainsi, avoir de nouveau de l'argent pour reprendre un verre de son breuvage ambré.

L'homme de mon quartier me fait penser à cette homme, à la différence qu'au lieu de faire un trafic de parapluie, il se poste vers la cabine téléphonique. Je ne l'ai pas encore suivi et je ne veux tirer aucune conclusion hâtive pourtant il me fait étrangement penser au vieil homme de la nouvelle.

Je pense que la météo du jour y est pour beaucoup...




2 commentaires:

  1. Il vend peut-être des cartes téléphoniques?

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  2. le temps te rend lyrique. J'ai aimé cette histoire de parapluie.
    Imaginer la vie des gens que l'on croise, voilà un regard qui me plait aussi!

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