vendredi 26 juin 2009

Moonwalker

Vous en connaissez beaucoup des chanteur qui ont eu un jeu vidéo en leur honneur ?!

Moi je me souviens de celui-ci...

mercredi 24 juin 2009

Changement ?

Paris, plein après-midi sur les quais de la gare.
Un sac à dos, un billet à la main et une guitare rangée dans sa housse. Il attend que son train arrive.

Normalement c'est comme ça qu'il est, en avance. Cependant ces derniers temps il est incapable de se pointer à l'heure quelque part. Il se déteste pour ça, parce que lui-même déteste attendre. Les écouteurs vissés, il s'est coupé du monde extérieur, de ce brouhaha incessant qui a fini par le fatiguer. Et la musique le porte à la fois mélancolique et plein d'espoirs. Elle reflète son être, son moi profond à cet instant où il n'y a qu'une chose à faire, attendre.

Enfin, le quai de son train s'affiche. A force de vivre dans un monde où on court après un métro qui nous emmène dans un endroit précis, de voir les mêmes têtes, de faire les mêmes soirées, de discuter des mêmes choses, de faire finalement les mêmes choses, il est devenu banal, un visage parmi tant d'autres, un homme de plus en costume.

Oui mais pas cette fois, cette fois s'est différent. Dans son petit sac, il y a un nécessaire pour sa toilette, un couteau suisse, quelques caleçons et paires de chaussettes, deux t-shirt et un jean. A ce stricte minimum on ajoute des crayons de papier, une gomme et un carnet vide.

15 minutes. C'est ce qui lui reste à attendre avant de partir. 900 secondes. 899, 898... Au final c'est rien ce quart d'heure d'attente avant de sortir de l'ordinaire, du rythme métro-boulot-dodo. Personne au relay, il en profite :
"- Bonjour un paquet de clope s'il vous plait ?
- Quelle marque ?
- Peu importe, sauf des Marlboro."

Le buraliste regarde ce client qui ne doit pas avoir plus de trente-cinq ans, une barbe de trois jours. Un homme comme il en voit tant.

"- Dunhill ?
- Parfait.
- 5,30.
- Merci, au revoir.
- Au revoir."

3 minutes, c'est le temps de l'échange. Il avance et prend un sandwich jambon-beurre et une bouteille d'eau. Puis il se dirige vers l'accueil.

"- Bonjour. Je voudrais changer mon billet.
- Pour quelle raison ?
- J'avais complètement oublié mais demain j'ai rendez-vous chez le dentiste pour mes dents de sagesse. C'est possible ?"

Il n'a pas rendez-vous chez le dentiste, il n'y a jamais eu de souci avec ses dents de sagesse. Au final, ce quart d'heure aura été trop long pour lui, son projet a eu le temps de partir en le laissant lui sur le quai. Il descend via les escaliers, prend le métro et rentre chez lui.

Dans le métro, il se regarde dans la glace en se disant qu'il n'en était pas si loin, une prochaine fois. A ce moment précis, il se déteste comme jamais, la peur de l'inconnu l'a vaincu.