jeudi 6 août 2009

Deux petites souris

18h30. Heure de pointe. Debout dans le métro, j'écoute plus ou moins un morceau nostalgique. Je viens de finir mon stage. Un stage qui a duré 10 mois. Forcément les souvenirs sont nombreux et j'ai ressenti un pincement au cœur en partant. Bref je ne suis pas au mieux à ce moment.

Après 1/2 heure, dans le métro, une femme avec ces 2 filles montent. J'ai pu entre-temps me glisser au bout du wagon là où 3 places font face à 3 autres places. Elle s'installe à côté de moi tandis que ses filles se mettent en face d'elle. La mère porte une robe blanche recouverte de petites fleurs noir, bleu foncé ou bien verte. C'était il y a à peine quelques jours et les détails s'étiolent déjà. Elle tient dans sa main un livre, où plutôt un recueil de proverbes. La couverture est noir et des lettres dorées l'ornent. Elle ouvre donc ce recueil. A ce moment j'enlève un des mes écouteurs et je m'attends à une lecture de quelques proverbes pour les 2 petites. Certains proverbes sont surlignés en jaune. Elle ne lira pas le moindre proverbe à voix hautes finalement.

Je m'apprête à remettre mon écouteur et à retourner vagabonder dans mes pensées mais à ce moment l'aîné s'avance un peu de son siège. Elle n'a pas plus de 10 ans, des longs cheveux noirs des yeux noisettes et elle me regarde du coin de l'œil avant de dire à sa mère : "regarde maman le monsieur à côté de toi il a une croix". Je baisse les yeux et en effet ma croix et hors de ma chemise. Je souris et je la remet à l'intérieur. Une station après la plus petite ne tenant déjà plus en place se lève et commence à déambuler dans le wagon. Entre temps un homme s'installe de l'autre côté de la plus âgé. Il a un Iphone dans ses mains. Il joue à je ne sais quoi dessus l'aîné attirée par l'écran luminescent regarde ce qu'il fait. La plus jeune, qui ressemble trait pour trait à sa grande soeur, revient. Elle porte une casquette marron clair légèrement mise de travers. A son tour elle se penche sur ce que fait donc cette homme. A la différence de sa grande sœur qui reste discrète dans son voyeurisme, la petite se met bien en face, jette un coup d'œil, puis s'avance pour mieux voir et s'avance tellement que finalement l'homme ne peut même plus voir l'écran de son téléphone dernière génération. Sa sœur la repousse en arrière gentiment et la petite recommence son manège devant sa mère qui ne quitte pas son bouquin de citations.

Finalement je dois descendre mais en quittant le souterrain métropolitain, je me sens attendri, léger et j'arrive chez moi moins mélancolique. 2 enfants, qui n'étaient pas si sage que ça et que je ne connaissais pas m'ont remonté le moral en moins de 10 minutes. Je les remercie.

mercredi 5 août 2009

le retour aux racines

5h de train pour aller à Dax, 2 jours dans les landes, j'avais fait une saison juste après mon bac. Le copain de ma mère possède une école de surf et une maison. J'ai récupéré la voiture et je suis rentré avec ma sœur en Savoie. 10h de voiture c'est le temps que cela a pris. Et finalement je me suis senti à la maison familiale 10 km avant d'arriver, sur cette petite route rempli de dos-d'ânes. Cette route qui traverse 3 villages ne dépassant pas les 200 habitants. Une route qui passe au fond de la vallée de mon enfance.

Sur la gauche il y a une rivière, qu'on entend gronder lorsque les fenêtres de la voiture sont ouvertes. On passe devant une aire de jeux bétonnée où avec mes amis nous avons multiplié les foot contre le village voisin. Où les matchs de tennis et les balles perdues sont si nombreux que nous ne pouvons les compter. Ma plante de pied se souvient encore également de ces matchs qui provoquaient à chaque fois ampoules sur ampoules.

Plus loin, une limitation à 30 km/h, un village où des amis habitent. Puis vient un autre village après, celui où habitait mon amour d'enfance. La première fille aimée, celle pour laquelle nos plus grands fantasmes se limitaient à un vrai baiser, celui avec la langue.

A la sortie du village il y a une portion de route sans habitation. Elle grimpe un peu, dans le style faux plat. Une route en vélo qui me cassait les jambes. Et enfin mon village. La maison familiale sur 3 étages. Composée à l'origine de 3 pièces, avec des murs en pierres d'un mètre d'épaisseur. La maison avait été agrandi lors de ma seconde. J'étais à l'internat à ce moment. Un peu plus bas il y a l'arrêt de bus, celui que je prenais pour aller au collège. Une fontaine trône au milieu du village, avec une eau qui descend directement des glaciers. Une eau donc froide toute l'année. On faisait des batailles d'eau ici en été.

Je sais que je ne pourrais jamais me sentir autant chez moi qu'ici, le village de mon enfance.