mardi 23 février 2010

monastère grandmèredien jour 2


Ce qui est bien quand on est chez les grands-parents c'est qu'on dort vraiment bien.

"- Tu as entendu cette nuit ?
- Entendu quoi grand-mère ?
- L'alarme elle s'est déclenché vers 3h du mat'.
- Ah non pas du tout.
- Tu as un sommeil de plomb dis-moi..."

J'ai surtout des mois et des mois de nuits de débauche à récupérer.

"- Au fait, j'ai 2 copines qui passent aujourd'hui, tu sais P... que tu connais et M...
- Oui je vois qui c'est.
- Bon P... mangera avec nous à midi. J'ai 5 douzaines d'huîtres à finir. Tu aimes ça les huîtres ?
- Sans plus (je ne lui ai pas dit au moins 150 fois que je n'était pas du tout fan ?!). Mais ça ira ne t'inquiète pas.
- J'irai te chercher des petites côtelettes d'agneaux dans ce cas.
- Non ne t'embête pas c'est bon.
- Bon j'irai tout à l'heure.
- Merci grand-mère. "

Ne jamais insister avec les personnes âgées, de toute manière elles auront le dernier mot.

Reste de la matinée en révision puis, arrive sa copine. Je suis donc convié à l'apéro. Je descends et je les rejoints. Je participe aux discussions autour d'une bouteille de rosé dont je n'ai pris qu'un verre... révisions obligent. A la moitié de la deuxième, on passe à table.

"Oui, mais la France gnagnagna.... Mais où on va, je vous le demande ?... Et il a fait un délit de fuite ! ... Et ma petite file qui crache sur les bleus. Dire qu'elle a 8 ans ahahah"

Mai 68 chez ces grands-mères : confirmé. A la fin du repas le troisième mousquetaire arrive et, j'en profite pour m'éclipser et retourner à mes révisions. Avec 3 bouteilles - rosé 2, blanc 1 - à 2 elles sont plutôt en forme les anciennes.



1h plus tard, je descends suite à des altercations de voix. Sur la table, un jeu de Scrabble, non plus 3 mais 4 bouteilles vides et une qui ne va pas tarder à rendre l'âme également, une bouteille d'eau de vie bien entamée, des tasses à cafés, des verres à shooter, un cendrier (?!) et, 3 grands-mères qui gueulent. Le tout est enrobé dans une nappe de fumée de cigarettes relativement épaisse. Qui a dit que le Scrabble n'était pas un jeu prenant ? Je me penche l'air de rien pour regarder les mots sur le tapis de jeu. GOTTFERDOM ! A cet âge là on utilise encore un tel vocabulaire ?! Ah d'accord, ça va de mise avec les discussions. Petit passage par la cuisine pour enlever les cadavres de bouteilles et je remonte à mes révisions.

20h30, je me fais sortir de mes révisions pour rejoindre donc les 3 dames et passer à table. Le repas finis, elle m'embarque dans une partie de Scrabble. Je ne suis pas très adepte de ce jeu mais, aidé par les 3 reines mères je m'en sors avec un score honorable. La partie reste très sympa agrémenté de "Salope", "Poufiasse" et autre insultes notoires en fonction des scores obtenus par nos différentes protagonistes.

Quand les 3 terribles se séparent, je me retrouvent donc dans le salon près du feu avec un whisky 10 ans d'âge en main à finir et une clope au bec avant de regagner ma cellule de prison... heu... révision, pour une nuit de sommeil.


lundi 22 février 2010

monastère grandmèredien jour 1


L'arrivée imminente des partiels et mon manque flagrant de révisions en vue des épreuves m'a amené à me couper de mon environnement habituel afin de rentrer dans un cercle positif. J'ai donc passé un coup de fil rapide pour m'éloigner de tout et réviser.

"- Allô, grand-mère ? Oui c'est ton petit-fils... Lequel ? Comment ça lequel ? C'est moi quoi !... Oui ça va, ne t'inquiète pas... Non, non, je ne t'appelle pas pour te demander de l'argent... Dis-moi, ce week-end je peux venir chez toi histoire de réviser tranquillement et passer un peu de temps avec toi ? Parfait on se dit vendredi soir ?... Oui j'ai un "peu" de linge sale... Ok je le prend, merci beaucoup. A vendredi, je t'embrasse."

Normalement, je suis en train de la pousser vers Internet mais pour une fois, je lui suis redevable d'être aussi réfractaire à ce mode de communication. Pas de connexion Internet, mes révisions devraient être moins facilement perturbées.

Je quitte donc mon royaume en ruine (ndla : le frigo est tombé panne, le papier peint de la salle de bain est en lambeaux à cause d'un dégât des eaux et, les nombreuses réceptions ont finis par rendre la cuisine plus remplies de bouteilles vides que de nourriture) et me rend dans la maison de la grand-mère.

Elle vient donc me récupérer à la gare en voiture. Je suis immédiatement mis en garde face à sa portière de voiture qui ne fonctionne plus. Etant donné que c'est une 2 portes - oui pour moi le coffre n'est pas une porte à moins que vous montiez par là pour rejoindre votre siège - je passe par son côté. Discussion sans intérêt dans la voiture, l'échange de politesses habituelle lors des visites des ancêtres "comment va ton genou/hanche/épaule/dos/pied/main (barrer les mentions inutiles), Alors ta semaine de vacances ? Et les amours grand-mère, tu en es où ?" Je demande toujours, ça fait blague et après, elle ne me pose pas la question, ce qui m'arrange. On arrive devant son allée où le portail d'ordinaire fermé est grand ouvert.

"- Que s'est-il passé ?
- J'ai frôlé d'un peu trop près le mur la dernier fois..."

check ceinture : OK.

Un dîner en tête-à-tête avec sa grand mère est toujours agréable. Se faire couver des yeux, les attentions particulières, la bouteille de vin qu'elle-boit-au-final-presque-toute-seule-parce-qu'on-ne-veut-pas-paraître-alcoolique, les 14 plats qui se suivent et qui sont là pour te rappeler que tu repartiras avec 4 kg supplémentaires sinon rien, bref, la totale.

"- Ah tiens demain si tu veux pour ton petit déj' il y a des oranges et des mandarines dans cette corbeille.
- Merci grand-mère c'est gentil. Heu... c'est des oignons et des échalotes, c'est normal ?
- Quoi ? Mais non voyons ! qu'est-ce-que tu... Ah oui tu as raison. Mais alors où sont les oranges..."

ça promet....