vendredi 20 mai 2011

La tradition du chapeau


10 ans qu'il avait ce chapeau sur la tête, 10 ans que son parrain lui avait donné, lui-même reçu par son père, qu'il avait reçu de son grand oncle. Ce chapeau qu'il avait emmené pour toutes les compétitions de cow boys. Abonné depuis des années, il connaissait tous les participants et du haut de ces 25 ans, il pouvait se vanter d'être un bon cow boy. Mais en restant humble il le prouvait. Son silence était bien plus parlant qu'une longue biographie. Il avait fait du rodéo, avait gagné la snowy river. Deux fois.

Puis, il avait participé à ces challenges chronométrés appelés "mustering" ou, par équipe de 3, on devait séparer le troupeau, puis ramener le plus vite possible 3 bovines ayant la même marque colorée sur le dos dans un enclos.

Un chapeau qu'il ne quittait que pour dormir. Il n'était plus aussi noir qu'au début, déteint par la poussière et le soleil des mines de sel où il avait travaillé, par la poussière des routes qu'il avait emprunté au volant de son pick-up, par le labeur le faisant suer et par le temps, tout simplement.

Aujourd'hui c'était son tour. N'ayant pas de fils, il devait trouver un successeur pour ce chapeau. Un jeune garçon qui devait et voulait devenir cow boy. Un jeune garçon qui une fois homme en serait digne. Il s'agissait d'une déchirure pour lui de s'en séparer et dans le même temps, d'un honneur d'être considéré comme un vrai cow boy par ses pères et de devoir continuer la tradition. Mais il savait depuis longtemps qui serait ce "Arthur". Le fils de la femme de son ami. Cet enfant de 10 ans qui avait perdu son père, mort d'un cancer de la peau, maladie on ne peut plus fréquente que dans cette partie du globe ou le soleil tapait plus de 200 jours chaque année.

La maison de la veuve, construite sur un étage, dans le pur style australien, perdu au milieu des champs, avec la terrasse en bois devant l'entrée était sa dernière destination dans l'ouest australien avant de partir pour Melbourne afin de déployer ses ailes et commencer une nouvelle vie. Sur le perron, le fils et sa mère l'attendait. Aucun échange de mots, il prit son chapeau le posa sur la tête de l'enfant, se mit à genoux et regarda l'enfant droit dans les yeux. posa sa main sur son épaule, puis il se releva et regarda la mère, la serra dans ses bras et tourna les talons. Il rejoignit son pick-up la larme à l'oeil, mit le contact et disparu dans un nuage de poussière, cette poussière omniprésente.


dimanche 15 mai 2011

(dywft part 16) Taff and road trip


Un mois depuis ma dernière publication. J'ai beaucoup d'histoires à raconter pour le coup. Des événements assez incroyables se sont passés ce dernier mois. Que se passait-il la dernière fois... Ah oui, le restaurant italien... Donc j'ai travaillé un mois dans un restaurant italien tenus par des Roumains, avec des cuisiniers Indiens et des serveurs Asiatiques. Non, c'est pas du tout le bazar... Puis, lors d'un de mes jours off, un homme d'une vingtaine d'années est passé à la maison, il connaissait le manager de la maison.


Petite parenthèse : le manager n'est pas forcément le propriétaire. En général, c'est le plus ancien locataire de la maison qui devient manager. On peut aussi parler de master roomate.


Bref, cet homme, Chris, connaissait Ash donc. Chris travaille pour un retailer d'électricité.


Ndla : En France, la distribution de l'électricité est faite par EDF et c'est encore avec EDF que l'on traite les factures. Ici, ou du moins dans le Victoria, puisque dans le WA (Australie de l'ouest), c'est pour le moment comme en France, la distribution est assurée par différents groupes : Powercor, Citipower, ASP AUSnet, etc. Les différents retailers achètent l'électricité à ces distributeurs, et la revendent aux habitants. En cas de problème c'est le distributeur qui est en charge de résoudre les problèmes. Il y a actuellement douze ou quinze retailers.


La société étant relativement nouvelle, les promotions sont rapides et Chris cherchait des gens pour sa team. Il nous a donc proposé à Lucas et moi de venir passer un entretien et 2 jours plus tard, on attaquait le travail. En quoi consiste notre travail ? Vaste question, qui se résume simplement à faire du porte à porte pour enregistrer de nouveaux habitants. Pour progresser en anglais, je crois qu'il n'y a pas mieux. Niveau moral, il faut être au top tout les jours et je dois travailler pas loin de 60 heures par semaine. 700 dollars minimum par semaine, ensuite c'est en fonction du nombre de ventes. A partir de 15 signatures par semaine, on arrive à 1000 dollars par semaine.


Je suis parti deux semaines en road trip avec le taff dans des petites villes du Victoria : Stawell, Ararat, Horsham et Halls Gap pour laquelle je fais un focus. Il s'agit d'une ville de 200 habitants près d'une réserve. C'est de la forêt des kangourous partout, et des maisons à louer à la semaine pour se couper du monde. La ville est coincée au milieu des montagnes. Si vous vous rendez dans le Victoria, c'est un endroit que je conseille vivement.



dimanche 17 avril 2011

oppossum


En Australie, l'écureuil est un peu plus gros. Juste un peu...


mardi 12 avril 2011

Melbourne (dywft part 15)


Retour à Melbourne depuis presque un mois. Recherche d'un travail, d'un appartement, d'une maison, d'endroits où se rendre, bref, retour à la vie civilisée.

Après deux semaines à dormir sur le canapé d'une amie à St Kilda, Grey St le nom de la rue pour être exacte, les choses "sérieuses" ont repris. Je vis donc dans une maison avec 26 personnes (!), je suis serveur dans un resto italien à 20 minutes à pied.

Les habitudes australiennes me paraissent au grand jour et je peux affirmer que ce sont des accro du lait. Ici barista, celui qui s'occupe des cafés, possède un métier d'une importance capitale. En effet contrairement à la France, où la plupart du temps nous nous contentons de dire un café ou un expresso, ici, le roi est le coffee latte. Attention, il ne doit pas y avoir plus d'un doigt de mousse dans ce breuvage. Le cappuccino demande un lait très mousseux, le macchiato ou encore le mocha deviennent très précis sur la fabrication. En simple bien que la plupart en apparence paraissent identique, il n'en n'est rien selon comment est le lait, le nom change.

Revenons sur ma maison surpeuplée. 9 chambres, 3 salles de bains, toujours du monde, il s'agit là d'une maison au ventre ronflant de vie quelque soit l'heure. La décoration est précaire est ressemble plus à de l'art mural qu'à une véritable décoration. La définition de squatt prend d'ailleurs tout son sens et pourtant c'est fou comme j'aime cette maison au loyer à la semaine de 100 dollars.



lundi 28 mars 2011

Sans réponse

Le téléphone sonne pour la troisième fois aujourd'hui, le même nom qui s'affiche. Cependant, tu ne réponds toujours pas. Avant cela, il y a eu deux messages par sms, un message sur facebook via ta boîte privée, puis un autre sur ton "wall", et enfin un mail. Tous avec la même réponse de ta part, aucune réponse. Les nouvelles technologies sont devenues le harcèlement 2.0, incomparablement plus discret que son prédécesseur mais bien plus dévastateur.
Cette fois-ci, on laisse un message sur la boite vocale. Ecouter maintenant, ne pas écouter maintenant, effacer sans écouter. Trois options. La première est à bannir, elle n'aurait aucun sens vu que tu évites le contact depuis deux semaines. Il ne reste donc que les deux autres options. Tu choisis la troisième, après tout, le message ne doit pas vraiment être différent des autres, juste la voix en plus. Clic, clic, effacer.

Comment tu en es arrivée là ? Si forte pour affronter les problèmes auparavant, aujourd'hui tu es devenue si lâche et de manière si naturelle que tu ne t'en rends même pas compte lorsque tu te regardes dans le miroir chaque matin. Tu devrais acheter un deuxième portable pour les mecs que tu rencontres en boîte et à qui tu files ton numéro pour qu'ils te laissent en paix après avoir payé tes dix-huit verres de vin hors de prix, tes cocktails et tes shots de vodka aromatisés. Ce portable pour les mecs avec qui tu as couché un soir et qui t'ont marqué un peu dans l'ivresse du moment, mais que finalement tu oublies 2 jours plus tard, trop occupée à vivre ta vie de femme d'affaires, ta vie de femme moderne.

La dernière fois qu'un homme a pu avoir un deuxième rendez-vous avec toi, c'était quand tu t'en souviens ? Et la dernière fois que tu n'as pas couché le premier soir parce que c'est en boite que tu as rencontré ce brun ténébreux et qu'avec l'alcool ingérée ce soir-là il te laisserait en paix une fois qu'il aurait tiré sa crampe, c'était quand ? Le dernier restaurant en amoureux ? Bien sûr, tu ne t'en souviens pas non plus, cela fait si longtemps...

Reprenons l'histoire depuis le début. Tu as répondu à son premier sms sans le faire attendre, tu as eu le droit à un restaurant sympathique, cher mais juste ce qu'il faut. Il te montre par ce restaurant qu'il tient à toi mais sans en faire trop, tu passes une agréable soirée, tu t'es ouverte sur quelqu'un d'autre, tu ne t'es pas réveillée le lendemain honteuse de la veille et avec une terrible gueule de bois. Tu n'auras pas non plus joué au chat et à la souris, jeu que tu détestes au plus profond de toi, mais que tu t'efforces d'appliquer à la lettre à chaque fois parce que c'est ainsi que tout le monde fait, et que c'est ainsi que le monde tourne.

Sans réponse pour ne pas s'expliquer, pour ne pas s'excuser, pour ne pas s'engager, pour ne pas être déçue, c'est si facile...


vendredi 18 mars 2011

Tiger Snake


L'avantage dans un bled perdu au milieu de nulle part c'est que des bestioles sont faciles à croiser. Celle-là se baladait dans les locaux du taff. Sympa ton pote.


vendredi 11 mars 2011

redback spider

Je suis content de l'avoir vu elle. L'une des plus dangereuses au monde, c'est toujours un plaisir...