samedi 22 août 2009

Sérénité

Après deux jours de wake, il étais assis dans la voiture en attendant son père. Les lombaires accusaient le coup suite aux sessions de glisse où il se faisait tirer par le bateau. Faisant le moins de mouvement possible donc, il attendait paisiblement. Le ciel était couvert et le lac était agité. Ses pensées allaient ça et là sans réel fil conducteur. Puis il se mit à pleuvoir. D'abord quelques gouttes et la vraie pluie ensuite, celle qui fait courir les passants sous des abris de fortunes. Installé dans la voiture, il entendait les gouttes résonner en venant s'échoir sur la carrosserie de la voiture tandis que le pare-brise se voilait au fur et à mesure que les gouttes de pluies le recouvraient brouillant ainsi la vue.

Quand son père revint, il descendit de la voiture et traversèrent ensemble la route pour se rendre dans le restaurant en face. Le repas terminé, il fuma une cigarette en regardant le paysage. Les drapeaux et les mats des voiliers soumis désormais uniquement au vent. La température était tiède, une légère brise soufflait. Pour la première fois depuis des mois, il se sentait en paix, serein. La musique provoquée par les couverts venait ponctuer sa douce quiétude. Et l'air empli d'humidité emplissait ses narines. Au loin la plage était désert, l'été touchait à sa fin. Ses gestes, ses idées et ses paroles traduisaient sa lenteur du moment. Etat qu'il avait presque oublié et qu'il n'appréciait pas d'ordinaire mais qui dans cet instant était savouré.

Bientôt, il rejoindrait la ville et les discussions décousues n'auraient plus cours.

mardi 18 août 2009

Rêve brisé

Assis à une terrasse, il attendait qu'elle arrive. Elle était toujours en retard. Pas de grand chose mais suffisamment pour qu'il ait le temps de fumer une cigarette, d'ouvrir son portable, de checker ses messages, de refermer son portable, de regarder l'heure, de voir la serveuse lui demander s'il était seul ou s'il attendait quelqu'un et enfin de guetter son arrivée.

Finalement, elle arriva avec une dizaines de minutes de retard. Sa silhouette plus fine que jamais se dessinait au coin de la rue. Elle était vêtue d'un pantalon blanc, avec un débardeur coloré et un gilet léger couleur anthracite. Depuis le temps qu'ils ne s'étaient pas vus, ils étaient heureux d'enfin se retrouver. Ils discutaient de choses et d'autres, il se renseignait sur son état de santé, son moral. Avec ses problèmes, elle avait tendance à être au plus bas. Après plusieurs minutes, elle enleva ses lunettes de soleil et dévoila ses yeux. Ils étaient d'un verts émeraudes, entourés de cernes à cause de ses nuits blanches et rougis par les larmes qu'elles versaient régulièrement. L'étincelle de malice qui les habitait autrefois était éteinte. Voilà quelques années qu'il essayait de lui remonter le moral mais avec la distance qui les séparait, ce n'était pas évident. Du coup il l'appelait ou lui envoyait un texto relativement souvent ce qui lui avait valu quelques différents avec la gent féminine.

Elle insista pour payer son grand café et le jus d'orange qu'il avait pris, après tout c'était toujours lui qui invitait. Ils se levèrent et partirent. En remontant la rue, elle s'arrêta dans une pharmacie pour acheter un médicament en vue de ses prochains examens. Pendant ce temps là, il entamait sa troisième clope en moins d'une heure. Décidément, il fumait trop. Il était 11H20 et elle reçu un appel de son nouveau petit ami. Il avait 29 ans et elle en avait tout juste 20. Elle avait toujours préféré être avec des hommes plus vieux qu'elle. Son copain, sortait de la banque où il avait pris rendez-vous pour un emprunt afin d'acheter un appartement dans les environs. 2 mois et demi qu'elle était avec ce type et il voulait déjà s'installer avec elle. Lui serrant la main, il l'examinait. Un peu enveloppé, une calvitie déjà bien entamée, avec une barbe de 3 jours. Il en paraissait 35 plutôt que 29. Les politesses échangées, ils se séparèrent. Lui d'un côté et le couple de l'autre.

Les regardant partir bras dessus bras dessous, sa main à elle posée sur les fesses de cet homme, il se demandait comment une fille comme elle pouvait rester avec ce mec qui lui paraissait plus que médiocre. Cette réflexion qu'il se faisait n'était pas de la jalousie, juste une forme de déception qu'il ressentait face à ce couple lui semblant mal assorti. Mais si ces deux personnes n'allaient pas bien ensembles, il espérait qu'elles soient bien ensembles... au moins pour elle.