vendredi 5 mars 2010

Je fume...

Je fume parce que c'est un moment où je peux laisser libre ma pensée. Elle vogue, elle court, comme une armée. Lointains ailleurs et proches fleurs, yeux rieurs et pleureurs, soleil glacial et pluie d'été.

Je cours dans ce romantisme d'un autre temps où seules comptent ces gouttes de vent sur mon visage de sang. Mon regard vide apprécie ce parfum féminin qui sature l'air que je respire. Une mélodie que cette voix entendue à Gambetta, instant magique au bord de la crique.

Mon manteau sur ses épaules offrant mon flanc où, assise sur un banc, sa tête me frôle. Un tout que ce rien, que cet instant innocent près de cette fille qui cherchait de la chaleur au creux de mes bras.

Déjà le bus est là, pas de dernier verre, heureusement on se serre une dernière fois, juste ce qu'il faut pour finir de manière sincère cette parenthèse affective en se promettant silencieusement que ce ne sera pas la dernière. Demander un instant supplémentaire aurait été vain. Je préfère la chaleur de l'hiver à celle des beaux jours, la pluie au soleil. Simplement une histoire de proximité et d'ardeur refroidie

"Es-tu bien rentrée ? Moi je suis en train de me balader dans les rues pavées."

"N'as-tu pas de conscience ? Fais-tu une expérience ? Rentre vite chez toi !"

Arrivée dans un appartement éteint, sans aucune attente pour le lendemain, sans feu dans une cheminée, c'est la tristesse du paysage urbain.


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